Le centre de formation a achevé il y 10 jours sa saison en championnat de France U18. Serge Villanova nous dresse le bilan de cette deuxième partie de saison au sein du groupe A dans une poule très relevée et se projette déjà pour la saison prochaine.
La deuxième partie de championnat U18 s’est achevée il y a bientôt deux semaines. C’était la première fois que vous étiez dans la poule haute. Qu’as tu pensé de ton équipe ?
C’est toujours particulier. C’était évidemment très intéressant puisque les filles étaient extrêmement motivées pour jouer la poule haute, elles voulaient vraiment s’affronter aux meilleures et se rendre compte de leur niveau. On s’en est vite rendu compte contre Mondeville qui a dominé la poule. On avait très bien commencé en réalisant de belles performances contre Saint Amand, Villeneuve D’Ascq et Landerneau, tous les trois à l’extérieur.
On a très vite souffert face à Mondeville à domicile, et là-bas on a complètement laissé échapper le premier quart temps, mais on s’est bien repris dans les trois quarts temps suivant. La plus grosse déception sur cette deuxième partie de championnat est le match à domicile contre Saint-Amant. On est passé complètement au travers. La deuxième déception concerne Villeneuve d’Ascq : on n’était pas présents du tout. Cependant, les circonstances étaient plus atténuantes dans la mesure où l’on ne s’était pas entrainé de la semaine, c’était les vacances… Les filles avaient déjà décroché mentalement.
Notre match référence est celui réalisé à Landerneau mais aussi chez nous face à cette même équipe, puisqu’on les bat de 15 points. L’état d’esprit qu’on a développé à ce moment là était très bon. Concernant, Calais c’était beaucoup plus simple, chez nous d’abord, mais chez eux encore plus, alors qu’ils étaient au complet. L’entraineur de Calais m’a même confié à la fin du match qu’il ne pensait pas gagner, mais qu’il ne pensait pas être dominé de cette manière là. Ça montre qu’il y a bien eu une progression, d’autant plus que les filles sortaient à ce moment là du championnat de France UNSS. Le groupe avait été séparé en deux entre celles qui avaient joué et celles qui n’avaient pas joué. Pendant ce match, on a fait ce qu’on a voulu faire, il y a eu un grand pas en avant.
On s’est rendu compte que nous avions besoin de développer nos qualités athlétiques, mentales. A chaque fois qu’on était dominé par Mondeville je n’ai pas vu nos adversaires lâcher le match. Quand on a affronté Saint Amant, nos adversaires n’ont rien lâché non plus, elles nous ont harcelé jusqu’au bout. Donc ça montre bien toutes les qualités mentales qu’il faut avoir dans ce milieu là, en plus des qualités techniques, physiques et organisationnelles. C’était pour nous très enrichissant.
Cela nous a permis de nous projeter pour la prochaine saison. Localement, on a peu de joueuses aptes à combiner travail scolaire et travail sportif. Pour cela, il faut avoir un vrai talent, tout le monde ne peut pas s’entrainer tous les jours et avoir 14 de moyenne. C’est un sacrifice, il faut de la motivation.
Les projections pour l’an prochain sont plutôt bonnes, peux-tu nous parler du recrutement ?
Le recrutement est beaucoup plus lourd. Ce sont beaucoup des filles de pôles ou des filles qui sont dans des sections sportives, notamment sur la région parisienne et sur le grand ouest. Bien sûr nous n’avons pas la capacité d’attraction que peut avoir La Roche Vendée, Landerneau ou Mondeville mais on commence à les titiller, à aller sur leurs territoires et ça devient plus intéressant.
Cela nous a ouvert beaucoup de portes, on est plus reconnus, quand on va a l’INSEP, La Glacerie est connue, on sait que chez nous cela fonctionne d’une certaine manière, c’est rigoureux, ça travaille, et que par conséquent, on peut travailler avec eux. Il y a des garanties de qualité de travail et d’investissement. Cela nous a permis de recruter des filles pour le centre de formation qui comprendra l’an prochain la NF3 et les U18, avec en satellite les U18 Inter région et la pré-Nat puisque des joueuses sont appelées à y jouer.
Notre objectif est de s’entrainer tous les jours et de jouer beaucoup. D’où l’importance de ces équipes satellites pour avoir beaucoup de temps de jeu jusqu’à la fin de saison, d’avoir du monde, de créer un esprit de groupe, de club. Les joueuses qui viennent de l’extérieur sont complètement adaptées à ce que l’on est, à l’institution. Cela ne sera pas tous les ans pareils mais cette année ça a été impeccable. On a fait un bon travail de recrutement qu’on va affiner. Cette année on a beaucoup recruté, l’an prochain il faut continuer à avoir des résultats et à améliorer notre structure pour prendre beaucoup, et largement meilleur. C’est à dire ne plus laisser partir des filles sur Landerneau, sur la Roche Vendée, ou autre. Il n’y a pas de raisons pour que les filles aillent dans ces structures si l’on propose des structures égales voir meilleures.
C’est la fin du premier cycle de trois ans, des premières joueuses qui sont entrées, qu’est-ce que tu pourrais dire de ces joueuses là, au delà de l’aspect sportif, ce sont des filles qui ont complètement intégré et rempli leurs missions « esprit club » ?
Je trouve que oui, si on se souvient bien, la première année où je suis arrivé, il n’y a pas eu de recrues du tout. La deuxième année, il n’y en a eu que quatre : Charlotte Lambert qui était du pôle espoir Basse Normandie, ainsi que trois autres joueuses qui jouaient au niveau régional, dont une qui sortait de la région Bretagne. Sur les quatre, à la fin de l’année, une a arrêté car elle s’est rendue compte que c’était trop difficile, elle se n’attendait pas à cela. Il faut s’entrainer beaucoup tout en conciliant l’école à coté.
La deuxième année, une autre joueuse qui ambitionnait de faire médecine nous a quitté parce qu’elle a jugé qu’elle ne pouvait pas faire les deux, les deux autres joueuses sont restées. Certaines d’entre elles pendant la deuxième année se sont entrainées avec la NF1. On jouait avec la N3 ou avec la pré-nat pour jouer la montée. D’autres sont restées, comme Louise, qui est resté avec moi trois ans avec un rôle capital. Selon ses dires, elle se souviendra longtemps de ce qu’elle a vécu chez nous, surtout en terme de quantité de travail. En effet, elle est passé de trois entrainements par semaine à des entrainements quotidiens. Elle est passée d’une poule basse durant laquelle nous avions gagné zéros matchs au cours de la première saison à une poule haute. La deuxième et la troisième année on a récolté le fruit de ce travail. Elles ont pu voir l’évolution. Quand on s’entraine tous les jours, il ne peut y avoir que de la progression. D’autant plus que tous les dimanches nous sommes confrontées à de fortes équipes.
Cela a ouvert ensuite la porte à d’autres joueuses. Les résultats, les échos, l’image du club, le travail qui y est fait en terme de dirigeant et de joueurs sont bons. Le fait que nous ayons notre internat est un plus. Peu de centres de formation l’ont. Nous proposons également un accompagnement dans la vie sociale, dans la vie de tous les jours. Certains parents m’ont confié que s’ils avaient signé à La Glacerie dès cette année, c’était parce qu’on sentait que l’internat était de qualité. Cet ensemble fait que les filles sont attirées, les parents sont rassurés et on peut leur demander de s’investir dans leur pratique sportive mais aussi dans leurs études évidemment.
Donc de bonnes perspectives pour l’année prochaine.
A mon avis, l’année prochaine sera une saison de transition. J’aurai beaucoup de première année à qui je compte donner du temps de jeu. Nous allons nous développer en terme de qualité athlétique, on sera beaucoup plus athlétiques que l’on ne l’a été cette année mais avec peut être un peu moins de talent basket. Je parle de talent à l’instant T, pas de potentialité. C’est l’année d’après qu’on va pouvoir affiner notre recrutement et faire un groupe très consistant. Notre internat et la nouvelle structure d’accueil seront bien rodés. L’arrivée de nouveaux entraineurs au club va nous apporter un vrai dynamisme et un travail très intéressant en perspective. Qu’on soit clair, pour intégrer la structure de formation de l’USLG Basket, il faut de vraies ambitions, une vraie personnalité et une vraie capacité d’investissement sinon ce n’est pas la peine de venir.
Merci Serge, nous suivrons avec attention le parcours de jeunes joueuses du centre de formation la saison prochaine.